La soirée de samedi, au Vauban, a constitué un pic de félicité pour les amateurs de folk rock, avec Marissa Nadler et Jesse Sykes.

Deux artistes américaines, Marissa Nadler et Jesse Sykes, réunies par l’association Memo, se partageaient l’affiche du Vauban, samedi soir. Après « Minor Majority », Nina Nastasia ou « 22-Pistepirkko », Memo clôturait là en beauté une irréprochable saison de concerts. Première à prendre le public à bras-le-corps, Marissa Nadler est apparue seule sur scène. Accompagnée de sa guitare, vêtue d’une robe bustier rouge, elle ressemblait à une sirène échappée d’un film de David Lynch. D’une voix gracile et aérienne, elle a envoûté l’auditoire. Sa féminité à fleur de peau allait notamment faire des merveilles sur une reprise de Springsteen, « I’m on fire », pourtant l’expression même du désir masculin... Cheveux de jais et yeux en amande, Jesse Sykes était, elle, accompagnée de trois chevaliers servants, baptisés « The Sweet Hereafter ». Ce groupe trop méconnu est l’un des fers de lance de l’excellent label français Fargo, dont le patron, Michel Pampelune, avait fait le déplacement à Brest. Il n’a pas dû regretter son escapade. De « Reckless Burning » jusqu’à « Doralee », les mélopées de Jesse Sykes, fondues dans les solos languides et saturés de son colosse de compagnon Phil Wandscher, dégageaient une aura presque charnelle, hypnotique. Jesse Sykes dit vouloir approcher la part de beauté qui existe en toute âme. Pourvu qu’elle ne se lasse jamais